Dans une interview exclusive à "L'Avenir Détente": Le frère Robert Kombo parle du niveau d'inspiration et de la musique chrétienne congolaise"

Publié le par Kingunza Kikim Afri

 

Le frère Robert Kombo est un chanteur chrétien qui a su inscrire son nom dans les annales de la musique en vulgarisant les enseignements du Christ.

Ayant mené sa vie dans la croyance de la parole de Dieu, frère Robert Kombo est le genre d’artiste qui connaît le bien fondé de ce qu’il fait. Laissant le temps au temps, il sait à quel moment intervenir pour faire entendre la voix de la raison.

Nous l’avons abordé afin qu’il nous parle de la musique chrétienne en Rd. Congo et surtout de son nouvel album intitulé « La Religion du Cœur » qui se trouve présentement sur le marché du disque.
Suivez-le à travers cet intéressant jeu de question-réponse :

 

Avenir Détente : Qui êtes-vous  frère Robert Kombo ?

 

Robert Kombo : Je suis Congolais de naissance et croyant depuis de nombreuses années. Economiste de formation, je consacre mon temps à servir le Seigneur dans la prédication de sa parole mais, aussi, dans l’art musical. Marié, je suis père de 3 enfants.

Retenez en outre que je suis le premier musicien chrétien congolais à être affilié à la Sabam (Société Belge de droits d’auteur).

 

A.S. : Avez-vous déjà évolué au sein d’un groupe musical chrétien ? Et comment se présente votre évolution artistique ?

 

R.K. : Non ! Depuis que je me suis tracé cette voie en 1989, je n’ai jamais évolué au sein d’un quelconque groupe musical.

En 1989, j’avais commencé par composer des cantiques. Comme au départ nous n’avions pas l’habitude de faire des albums, on composait beaucoup de chansons artisanales. C’est en 1996, en ce qui me concerne,  que j’ai réalisé mon premier album intitulé « Je m’en irai » qui sera suivi en 1997 de mon deuxième opus appelé « Euréka » puis en 1999 viendra l’album « Kolo obengaki ngai ».

Ce dernier long play a récolté un franc succès par rapport aux clips qui passaient à la télé grâce à la chanson « Yesu amonaki pasi » qui sert de générique d’annonce de la troupe théâtrale « Evangéliste ».

En 2003, j’ai lancé l’album « Amen » et, en 2007, j’ai encore proposé aux enfants de Dieu un autre opus intitulé « La Religion du Coeur ». Voilà, en quelque sorte mon itinéraire.

 

A.D. : Vous avez dit que vous n’avez jamais évolué au sein d’un groupe musical, comment parvenez-vous  alors à réaliser tous vos albums ?

 

R.K. : Je n’ai jamais évolué au sein d’un groupe quelconque mais, depuis 1999, j’ai monté un groupe qui m’accompagne dans toutes mes productions. Il s’agit du groupe « Euréka ».

 

A.D. : L’opinion parle d’une divergence de vues ou, mieux, d’un conflit entre vous et le Pasteur Baruti. Si vous pouvez éclairer la lanterne de nos lecteurs sur cette situation qui est loin d’honorer les enfants de Dieu que vous êtes ?

 

R.K. : C’est un conflit qui est né d’une incompréhension ou d’un malentendu de la part de la maison « Babazen » du Pasteur Baruti. Tenez, cette maison avait reçu de moi, le droit de faire  ici à Kinshasa, c’est-à-dire sur le plan national, la distribution de mon album appelé « La Religion du Cœur ».

Dans l’entre temps, nous devrions contacter une autre maison pour assurer la distribution du même opus sur le plan international.

Avec le responsable de la maison « Babazen », nous avons pris ce contact et autorisé la duplication des Compact Disc (CD) au niveau de l’Europe. Cependant, juste à la sortie de ces CD, je ne sais pas trop bien pourquoi, la maison « Babazen » s’est rétractée et a unilatéralement créé un conflit autour de cette distribution. Ce qui a fait que tout soit presque arrêté.

J’ai dû me remettre à mon Manager Sisi Itasepa pour régler ce problème avec le pasteur Baruti et sa maison.

C’est ce qui explique aujourd’hui le ralentissement de la promotion de l’album « La Religion du Cœur » qui a été court-circuité par « Babazen ».  Et, nous nous sommes retrouvés en réunion avec eux. Ils ont reconnu le tort qu’ils m’ont causé. Malgré cela, je me suis décidé de quitter l’Eglise de Righini et d’évoluer seul d’autant plus que par rapport à cela, on n’en était pas à la première expérience.

Etant moi-même le producteur de mon œuvre qui m’a coûté 3 ans de studio, je ne comprend pas pourquoi quelqu’un qui est choisi pour assurer simplement la distribution viendra contrecarrer mon élan.

 

A.D. : Vous avez quitté l’Eglise de Righini. Nous ne pensons pas que vous avez aussi rompu avec Dieu ?

 

R.K. : Jamais je n’abandonnerai l’Eternel. En tant que son serviteur, je viens de commencer une œuvre d’évangélisation. Si le Seigneur nous prête vie, pourquoi ne pas former une Eglise ? Nous nous réunissons chaque dimanche dans l’enceinte du Complexe Scolaire Ghenda, au quartier Ngilima dans la commune de Matete.

 

A.D. : Quelles sont vos ambitions en tant qu’artiste musicien chrétien ?

 

R.K. : C’est de relever d’abord le niveau de notre art en améliorant la qualité de nos œuvres. Cela doit se faire dans de bons studios afin de répandre cette musique que nous faisons à travers le monde pour que tous les enfants de Dieu puissent partager avec nous le message que le Seigneur Jésus Christ nous a donné.

En outre, il me faudra garder jalousement cette grandeur ou mieux cette profondeur d’inspiration qu’on m’a toujours reconnu et ne pas céder à la légèreté…

 

A.D. : Vous venez de produire sous le titre « La Religion du Cœur » un album qui renferme beaucoup d’enseignements, mais qui, faute de promotion, est en train de passer presque inaperçue. Quelles sont des dispositions que vous avez prises afin de ne pas décevoir le public qui vous soutient ?

 

R.K. : Les démarches que je viens d’entreprendre avec mon manager vont permettre d’abord de relancer la promotion de cette œuvre à partir d’ici et à travers les médias. Plus tard, nous prendrons l’envol pour l’étranger.

Toutefois, vous retiendrez qu’en tant qu’artiste, j’ai fait mon travail, il faudra maintenant à mon manager de trouver des voies et moyens qui permettront et faciliteront l’amorce de cette promotion qui est appelée d’aller de l’avant. Aussi mon manager et mes partenaires sont appelés à soutenir cet album par la gloire de Jésus Christ.

 

A.D. : Dans cette attente, que proposez-vous à vos nombreux fans ?

 

R.K. : Il existe un DVD qui est en vente au niveau de l’Europe et qui renferme les clips de quelques cantiques contenues dans l’album « Kolo Obengaki ngai » ainsi que d’autres œuvres inédites.

J’aimerais regrouper tous mes chef-d’œuvres dans un même album qui va s’intituler « La passion du calvaire ». Il va renfermer 20 cantiques composés par moi-même. C’est donc à cela que tous ceux qui me soutiennent doivent s’attendre dans les jours à venir.

 

A.D. : Pourquoi le titre « La passion du calvaire » ?

 

R.K. : Le calvaire, c’est donc là où Jésus Christ a tout accompli pour nous et que le Christianisme a eu tout son sens à la mort de notre Seigneur. Cela, pour vous dire que le testament n’a de la valeur qu’à la mort du testateur.

Et comme notre Seigneur Jésus Christ a constitué le thème principal de toutes mes œuvres, j’ai préféré intituler cet album « La passion du calvaire ». Un mémorial pour tout ce que le Seigneur a fait pour moi.

 

A.D. : Nous avons comme impression que frère Robert Kombo n’est pas vraiment connu du grand public. Pouvez-vous nous dire le contraire ?  

 

R.K. : Les œuvres sont connues du public. Cependant, entre associer ces œuvres à leur auteur, c’est donc là où il y a problème. Je pense plus à l’assertion  selon laquelle : « l’artiste est présent par son art ». Les hommes passent, les œuvres ou les institutions restent. Je sais que mes œuvres ont fait des émules dans la société et je sais aussi qu’à travers beaucoup d’interventions dans les médias, le public arrivera facilement à découvrir l’artiste auteur de ces œuvres.

N’eussent - été les difficultés évoquées ci-dessus, je serais déjà loin. Néanmoins, je m’empresse de vous faire savoir que d’une certaine manière, je suis connu par mes œuvres. Le manager est appelé à faire son travail qui consiste à vendre l’artiste. Je sais que le Seigneur va nous aider et les choses vont bien marcher.

 

A.D. : Que dites-vous de l’évolution de la musique chrétienne congolaise.

 

R.K. : Dans le comité transitoire de l’Association des Musiciens Chrétiens du Congo, AMCC, j’ai été désigné Vice-président, beaucoup me proposent de poser ma candidature en tant que président parce qu’ils connaissent mes capacités et mon profil.

Cependant, en ce qui concerne l’évolution de la musique chrétienne congolaise, disons  que le circuit est envahi par une pléthore d’artistes qui naissent comme des champignons dans la brousse et sont favorisés par l’implantation de nombreux studios d’enregistrement dans la ville et où on fait du n’importe quoi.
Le niveau d’inspiration a baissé et on ne retrouve  plus de belles phrases, plus de belles chansons et rien que de redites : « Nzambe oyo apesaka mabala, apesaka bana, apesaka ba voyages »… Il n’y a plus d’inspiration qui peut faire réfléchir les gens. Cela est aussi dû au fait que la plupart de musiciens chrétiens semblent être versés dans le business. La question que l’on se pose est  de savoir si on fait des albums pour adorer le Seigneur ou si on le fait pour gagner de l’argent.

C’est un sujet qui nécessite un débat.

 

A.D. : Avez-vous un mot de la fin ?

 

R.K. : En tant que musicien chrétien, je voudrais en appeler à l’unité des musiciens chrétiens avec des motifs et des objectifs sereins afin qu’ensembles, nous puissions restaurer l’AMCC pour en faire un cadre de réflexion, de débat constructif et de l’autocensure.

Il y a énormément de choses que les musiciens ignorent comme les droits d’auteur, la signature des contrats. En oeuvrant la main dans la main, nous arriverons à nous entraider et à réussir à promouvoir la musique chrétienne congolaise. Ne constituons nullement une classe d’agents diviseurs. Car Jésus-Christ n’est pas le Seigneur de la division. Ne faisons surtout pas la honte à cause des intérêts égoïstes.

Je reste à la disposition de tous ceux qui voudraient me contacter pour d’éventuelles démarches qui militent pour la bonne marche de l’Amcc, en écrivant à « robertkombo@yahoo.fr »

 Propos recueillis par Kingunza Kikim Afri

 

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